Histoire et Légendes
Histoire de Saint Jacques
D’après
« La légende dorée » de Jacques de Voragine* (1228-1298)
Premier voyage en Espagne
Saint Jacques, apôtre, fils de Zébédée, après l’ascension du Seigneur, prêcha en Judée et dans le pays de Samarie ; il vint enfin en Espagne, pour y semer la parole de Dieu ; mais comme il voyait que ses paroles ne profitaient pas, et qu’il n’y avait gagné que neuf disciples, il en laissa deux seulement pour prêcher, dans le pays, et il revint avec les autres en Judée. Cependant maître Jean Beleth dit qu’il ne convertit qu’un seul homme en Espagne.
La translation
«,…après que saint Jacques eut été décollé, ainsi que le rapporte Jean Beleth, qui a écrit avec soin l’histoire de cette translation, ses disciples enlevèrent son corps pendant 1a nuit par crainte des Juifs, le mirent sur un vaisseau et abandonnant à la divine Providence le soin de sa sépulture, ils montèrent sur ce navire dépourvu de gouvernail ; sous la conduite de l’ange de Dieu, ils abordèrent en Galice, au royaume de Louve. » Il y avait alors en Espagne une reine prénommée Louve qui portait réellement ce nom et qui le méritait. Les disciples déchargèrent le corps, et le posèrent sur une pierre énorme, qui, en se fondant comme de la cire sous le corps, se façonna merveilleusement en sarcophage.
Les disciples vinrent dire à Louve : « Le Seigneur J. C. t’envoie le corps de son disciple, afin que tu reçoives mort celui que tu n’as pas voulu recevoir vivant. » Ils lui racontèrent alors le miracle par lequel il avait abordé en son pays sans gouvernail ; et lui demandèrent un lieu convenable pour sa sépulture. La reine entendant cela, toujours selon Jean Beleth, les adressa, par supercherie, à un homme très cruel, ou bien, d’après d’autres auteurs, au roi d’Espagne, afin d’obtenir là-dessus son consentement ; mais ce roi les fit mettre en prison. Or, pendant qu’il était à table, l’ange du Seigneur ouvrit la prison et les laissa s’en aller en liberté. Suivent alors des péripéties et des miracles: des ponts qui s’effondrent sous les poursuivants, des bœufs sauvages qui deviennent dociles: Les bœufs alors, sans que personne les dirigeât, amenèrent le corps au milieu du palais de Louve qui, à cette vue, resta stupéfaite. Elle crut et se fit chrétienne. Tout ce que les disciples demandèrent, elle le leur accorda ; elle dédia en l’honneur de saint Jacques son palais pour en faire une église qu’elle dota magnifiquement ; puis elle finit sa vie dans la pratique des bonnes œuvres.
*La Légende dorée (Legenda aurea en latin) est un ouvrage rédigé en latin entre 1261 et 1266 par Jacques de Voragine, dominicain et archevêque de Gênes, qui raconte la vie d'environ 150 saints ou groupes de saints, saintes et martyrs chrétiens, et, suivant les dates de l'année liturgique, certains événements de la vie du Christ et de la Vierge Marie.
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La légende de la découverte du tombeau
C’est une histoire ancienne. Elle commence au mitan du IXème siècle, se raconta durant plus d’un millénaire et se raconte encore de nos jours.
Comme toute les histoires anciennes elle commence par il était une
Il était une fois un ermite appelé Pelayo. Pelayo vivait tranquille en Galice, petit royaume du nord de l’Espagne libéré de toute occupation musulmane. Mais depuis quelques temps Pélayo n’était plus tranquille. En effet chaque soir, dès la nuit tombée d’étranges lueurs apparaissaient là bas dans le lointain de la plaine. Et chaque nuit durant son sommeil un ange venait le visiter pour lui parler d’un certain Jacques, de martyre décapité, de disciples et de tombes. Bref lorsque le matin arrivait Pelayo se réveillait transi d’angoisse et rempli de doutes. Etait-il possédé ou missionné ? Pour en avoir le cœur net il alla voir Théodomire. Théodomire était un évêque de grande érudition et de profonde foi. Celui-ci le reçut, l’écouta, puis réfléchit, pria et décida : Il faut aller voir.
Guidé par une étoile la petite troupe se rendit sur les lieux d’apparition des lueurs On chercha, fouilla, creusa et…. bingo une tombe ou plutôt trois tombes dont l’une contenait le corps d’un homme décapité, furent mises à jour. Aussitôt Théodomire décréta que ces tombes étaient celle de l’apôtre Jacques et de deux de ses disciples. La nouvelle fit grand bruit. On jasa, polémiqua, controversa mais rien n’y fit. Grâce au soutien du roi et malgré la réticence de Rome une chapelle puis une église furent construites au dessus des trois tombes. Bientôt l’on vit chaque jour 10, 20, 30, 50,100 fidèles marcher vers ce nouveau sanctuaire. Le pèlerinage était né.
Et c’est ainsi que, , sous les pas des pèlerins, se creusèrent tout au long des siècles , à travers toute l’Europe les mille et un itinéraires du chemin de Compostelle.
Catherine Casanova
Réf : Professeur Thomas Dewarte. « De la destruction à la restauration »Ed.Brepols, 2003
Bernard Gicquel. « La légende de Compostelle » Ed. Taillandier, 2003
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Qui était Saint Jacques
Ce que dit la bible :
Jacques de Zébédée, ou Jacques le Majeur, est mentionné dans 3 évangiles : Marc(MC) Matthieu(MT) et Luc(Lc),
ainsi que dans les Actes des Apôtres (Ac) 1:13)
Jacques et Jean son frère, sont des pêcheurs de la mer de Galilée. Ils sont fils de Zébédée, (Mc 3:17) un patron pêcheur prospère (Mc 1/20), Ils ont pour associés Simon qui passera à la postérité sous le nom de Pierre, et son frère André (Luc 5 :10).
Jacques et Jean sont des personnalités tumultueuses. (Luc 9:54) Jésus lui-même les surnommera Boanergés, ce qui veut dire fils du tonnerre
Mc 3 :17 « Voici les 12 qu’il établit….Jacques fils de Zébédée et Jean frère de Jacques auxquels il donna le nom de Boanerges »
Sa mort est rapportée dans les Actes des Apôtres
(Ac) 12 : 2 « Vers le même temps, le roi Hérode se mit à maltraiter quelques membres de l'Eglise, et il fit mourir par l'épée Jacques, frère de Jean. Voyant que cela était agréable aux Juifs, il fit encore arrêter Pierre. –
Pourquoi l’appelle-t-on Jacques le Majeur ?
En ce qui concerne le qualificatif de Majeur, les explications les plus courantes, qui ne sont d’ailleurs pas contradictoires, sont les suivantes :
- Il était le frère aîné de l'apôtre Jean,
- Il est était le premier des deux jacques à avoir rejoint Jésus
Qui a écrit l’épitre de Jacques ?
La tradition l’a longtemps attribuée à Jacques le Mineur lui aussi apôtre de Jésus mais les exégètes sont aujourd’hui d’accord pour ne voir dans l’auteur ni Jacques le Majeur… ni le Mineur, mais un groupe de chrétiens de la fin du premier siècle, et du début du deuxième affrontés aux troubles de la réforme pharisienne du judaïsme qui agitait les communautés chrétiennes et les synagogues.
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